
J’imagine que certains d’entre vous ne voient en moi qu’un auteur tout simplement et ne se posent pas la question. Mais une autre partie a envie de savoir, pourquoi avoir choisi la voie de l’auto-édition. Pour expliquer tout cela, je vais vous situer le cadre de l’édition d’un livre et le monde nébuleux pour le profane que beaucoup d’auteurs de premier romans doivent affronter sans réellement connaître les tenants et les aboutissants.
Mais avant tout cela, je me dois de vous raconter la genèse de Prédateurs. Ce roman est né dans mon imagination à une époque de tumulte dans ma vie. Je ne dormais plus, et je n’avais plus ni envie ni goût à rien. Dur lorsqu’on me connaît un peu. Je ne suis en effet ni du genre à me laisser abattre et encore moins à m’ennuyer facilement tant ma vie intérieure est riche. Quand j’ai envie de me détendre et ce depuis que je suis tout petit, j’aime lire et m’évader dans l’imaginaire de romanciers. Sauf que là, la magie n’opérait plus, mon cerveau tournant en boucle et cette douleur qui finissait par être omniprésente... Bref, un soir n’y tenant plus, je me suis installé devant mon PC avec en tête une histoire que j’aurais eu envie de lire. A ma connaissance, celle-ci n’existant pas, j’ai entrepris de tenter de la coucher sur papier. Et là, la magie a opéré : l’univers que je créais sous mes doigts, les personnages qui prenaient vie avaient fini par me faire du bien et surtout penser à autre chose qu’à ce marasme obsédant. Le goût de l’écriture était né et, quand j’ai posé le mot fin. J’ai fait lire mon histoire à quelques personnes de confiance qui je savais, ne me feraient aucun cadeau car elles demeureraient objectives et ne m’encourageraient pas inutilement ne serait-ce que pour flatter mon ego. Chose, je dois bien l’avouer, dont j’en n’ai strictement rien à faire. Un ami puis deux puis plus m’ont encouragé à envoyé mon manuscrit et l’aventure obsédante du roman était né. Il fallait que cette histoire prenne son envol de quitter mon giron. J’ai donc cherché des éditeurs et je leur ai soumis mon bébé. Je venais d’entrer dans le labyrinthe de Pan !
Alors, il faut savoir que lorsque l’on parle de contrat d’édition, aujourd’hui on distingue trois types (je sais beaucoup vont me dire qu’il n’y en n’a que deux), à savoir le contrat à compote d’éditeur, le contrat à compte d’auteur et le contrat d’auto-édition (oui, vous avez bien lu, mais je vous jure que c’est vrai). Kezako tout cela ? Simple je vais vous l’expliquer mais avant tout, il y a une chose simple à retenir en réalité : il n’existe en Droit Français qu’un seul contrat d’édition : celui à compte d’éditeur. Alors, entendons-nous bien, je ne suis pas là pour dénoncer ou critiquer quoi que ce soit !
1. Le contrat à compte d’éditeur
Le seul, l’unique le vrai... le Saint Graal himself pour tout auteur ! Celui-ci est celui que tout auteur rêve de se voir signer un jour !
Il s’articule comme suit :
- Cession des droits d’auteur (généralement ceux concernant la distribution, les autres inhérents à la traduction et à l’adaptation média font l’objet d’une autre négociation). Ceux ci obligatoirement limités dans le temps (même si c’est 70 ans après votre mort). Le paiement est un pourcentage du prix du vente HT de votre livre. Plus il s’en vend, plus vous gagnez ! (Généralement compris entre 8 et 12%).
- Engagement sur le nombre d’exemplaires imprimés pour une première édition
- A-valoir ou non. Il s’agit d’une somme offerte en avance à l’auteur.
- Et pour moi, et c’est indissociable du contrat d’édition, une correction et une mise en page en bonne et due forme !
- Il ne doit s’accompagner d’aucune contre-partie financière car, et je le répète, l’auteur cède ses droits et qu’en contrepartie la maison d’édition l’édite et se donne tous les moyens pour diffuser l’ouvrage.
2. Le contrat à compte d’auteur ou participatif
Alors attention, même si beaucoup d’escrocs peu scrupuleux usent et abusent de la formule et qu’il n’est pas reconnu comme contrat d’édition par le Droit, il existe de vraies maisons sérieuses qui ont a cœur de faire leur job correctement.
Ne nous y méprenons pas, ici, le client c’est vous ! Vous supportez le risque financier et les contrats n’étant pas encadrés juridiquement, et bien, on y met ce qu’on veut puisque c’est de la prestation de service. Toutefois, on retrouve les mêmes choses très souvent.
- La rétribution de l’auteur sur les ventes qui peut monter jusqu’à 28%
- Une participation de l’auteur pour des sommes pouvant s’étaler entre 800 € et plus de 5 000 € en fonction du niveau de prestations.
- Pas de cession de droits d’auteur mais un engagement sur deux ans.
- Un nombre d’exemplaires minimum (entre 200 et 500, mais le plus souvent, en décortiquant le truc, il y a de l’impression à la demande derrière)
3. Le contrat d’auto-édition
L’auto-édition présentée comme la liberté totale ! Vous gagnez beaucoup d’argent, plus que dans les autres contrats ! Vous êtes votre éditeur... moyennant finances. Et là, se référer ci-dessus pour le montage... En bref, comme vous souhaitez absolument vous éditer et que vous n’y connaissez rien, on va vous filer un coup de main moyennant finances.
Me concernant, j’ai eu plusieurs propositions dont une de Fleuve qui m’a proposé de m’auto-éditer... aucune solution ne m’a satisfait. Mon ami et illustrateur m’a proposé de me pencher sur la plate-forme KDP d’Amazon. Simple, rapide et efficace et bourré d’outils et de conseils mais surtout économique puisque je n’ai dépensé que les frais de dossier pour mon numéro ISBN (obligatoire), l’impression de deux épreuves de test pour valider la publication (non obligatoires mais nécessaires à mon sens) et un exemplaire pour le dépôt légal (obligatoire, lui aussi)
Alors pour en arriver à mon choix, c’est simple, il ne faut que se poser une question : qu’est-ce que je veux faire de mon histoire ?
Personnellement, ma réponse est dans le livre et j’ai choisi KDP.
Pourquoi ?
- Peu de frais engagés donc pas de risques financiers
- Une totale autonomie
- Une totale liberté
- J’ai aimé toucher du doigt toutes les phase de production du livre (mise en forme éditoriale, conception de la couverture en étroite collaboration avec Julien FANT, correction avec des amis et de la famille qui ont eu la gentillesse de s’y coller spontanément)
- Contact direct avec le lectorat par les réseaux sociaux
Alors évidemment, il y a des inconvénients, je suis auto-édité par Amazon parmi un million et demi de titres. On ne m’attend donc pas !
Je ne suis édité que par Amazon car peu de libraires acceptent des livres en dépot-vente venant de cette plate-forme qui leur cause tant de tracas. (Je dois aussi ajouter que ce qu’il prennent pour vous céder un petite place sur un de leurs immenses étals rend impossible cette formule si vous avez mal estimé le prix de vente de votre livre)
Et... et ce n’est pas le plus petit des inconvénients : je n’ai pas été adoubé par un éditeur (je parle d’une ME à compte d’éditeur) et mon livre auto-édité ne sera toujours qu’un roman de plus dans la faune des auteurs web car, le pire y côtoie l’excellence.
Pour le reste, vous êtes seuls juges.
Prenez soin de vous !
Écrire commentaire